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Dans cet article :
Six ans après le déploiement de La compétence par conception (CPC), des signaux clairs sur les avantages et les défis du modèle de la CPC se sont dégagés à la fois de l’évaluation formelle de ce modèle et de la rétroaction des différents groupes partenaires concernés. Les défis importants comprennent le fardeau associé à l’utilisation d’observations d’activités professionnelles confiables (APC) pour à la fois structurer la rétroaction régulière aux résident·e·s et rassembler des points de données pour leur évaluation; le temps et les ressources nécessaires pour mettre en œuvre tous les aspects de la CPC dans sa forme actuelle; le déploiement d’un portfolio électronique pour les apprenant·e·s; et les répercussions des changements liés à la CPC sur le bien-être des résident·e·s et du corps professoral.
Il est évident que notre approche pour améliorer la formation et les soins – soit l’adoption de la CPC partout au Canada – a eu plusieurs effets négatifs imprévus. Bien que nous soyons convaincus des avantages de l’approche par compétences en formation médicale et que nous soyons engagés dans la mise en œuvre de ses principes clés dans toutes les spécialités, nous reconnaissons qu’une approche universelle ne tient pas compte des obstacles et des opportunités propres à chaque établissement, à chaque discipline et à chaque programme. Nous reconnaissons aussi qu’une partie de la solution consiste à éliminer les obstacles liés à la CPC qui se situent au niveau des systèmes et sur lesquels les programmes eux-mêmes n’ont pas le contrôle. Nous avons la conviction que les leaders de la formation médicale postdoctorale continueront d’offrir la formation médicale de qualité à laquelle s’attend la société si on leur donne la souplesse nécessaire pour adapter au mieux la CPC à leurs programmes.
Il est temps de recentrer les efforts pour faire en sorte que le modèle de la CPC reflète les principes fondamentaux de l’approche par compétences visant à améliorer la formation des résident·e·s, tout en respectant les ressources disponibles dans les établissements et en intégrant les leçons apprises jusqu’à présent. Plusieurs groupes concernés, dont le Comité consultatif national des intervenant·e·s sur la CPC, ont demandé une plus grande souplesse de mise en œuvre, ainsi que des possibilités accrues pour les leaders de la formation médicale d’offrir la CPC de façon plus efficace, d’une manière qui permette d’adapter les principes de la CPC aux processus liés au flux de travail clinique et au contexte local. Le document ci-joint fait état de la souplesse dont ont disposé les programmes jusqu’à maintenant et de la nouvelle souplesse accordée en ce qui a trait à la mise en œuvre de la CPC, en réponse aux demandes urgentes d’une réforme de la CPC. En apportant cet allègement nécessaire à ce que certains considèrent comme un système trop rigide, nous ne devons pas perdre de vue que la conception des programmes d’études, l’admissibilité aux examens et les décisions relatives à la certification reposent toutes sur la nécessité que les approches de la CPC qui sont mises en œuvre fonctionnent efficacement dans les différents programmes de résidence. Nous encourageons les programmes, en partenariat avec les bureaux des études médicales postdoctorales et les comités de spécialité, à optimiser leur approche en fonction de leur propre contexte et de leurs propres ressources, tout en respectant l’esprit des normes établies par les comités de spécialité et les directions de programme.
Le document Les exigences essentielles de la mise en œuvre de la CPC vise à donner aux établissements et aux programmes un plus grand pouvoir sur la façon dont ils mettent en œuvre les normes propres aux différentes disciplines et les séries de documents de la CPC en veillant particulièrement à alléger le fardeau de l’évaluation ressenti par plusieurs. Pour conserver les principes de rétroaction pertinente et régulière aux apprenant·e·s et pour permettre des décisions éclairées en matière de promotion, il sera essentiel de procéder à une intégration réfléchie des observations d’APC et des autres modalités d’évaluation dans un système d’évaluation cohérent. Grâce à la supervision de la mise en œuvre de la CPC par les bureaux des études médicales postdoctorales, il est possible d’accorder une plus grande souplesse aux programmes et à leurs composantes en ce qui concerne la manière dont ils intègrent les exigences propres à la spécialité. Nous tenons aussi à souligner que bien que les guides techniques du Collège royal (p. ex., les guides nos 1 et 3) fournissent des recommandations détaillées pour mettre en œuvre la CPC d’une manière qui reflète très étroitement les normes d’agrément, il ne s’agit pas là d’exigences absolues.
Le Comité de l’éducation spécialisée (CES) a approuvé le document Les exigences essentielles de la mise en œuvre de la CPC, qui entre en vigueur immédiatement et qui décrit les exigences essentielles ainsi que la plus grande souplesse accordée aux programmes quant aux principes de la CPC énoncés dans les normes générales d’agrément et les normes d’agrément propres à chaque spécialité, ainsi que dans les politiques du Collège royal. Les exigences essentielles au respect des normes d’agrément continueront de comprendre ce qui suit :
L’agrément repose sur l’évaluation globale d’un programme, et non sur une évaluation isolée de la mise en œuvre de la CPC. L’agrément vise à vérifier que les résident·e·s évoluent dans un environnement d’apprentissage sécuritaire, qu’on les supervise adéquatement, qu’on leur fournit la rétroaction et l’encadrement nécessaires, qu’un processus efficace d’amélioration continue de la qualité est suivi, que les programmes disposent des ressources appropriées, qu’un leadership est exercé et que des processus de communication efficaces sont en place. Les normes et le processus d’évaluation sont axés sur les principes d’une conception pédagogique solide. Les personnes qui participent à la visite d’agrément et à la prise de décision (responsables des visites d’agrément, comités de spécialité, comités d’agrément) ont pour rôle de vérifier le respect des exigences essentielles de la mise en œuvre de la CPC, telles que décrites ci-dessus et précisées dans les normes générales d’agrément et dans les normes d’agrément propres à chaque spécialité.
Nous reconnaissons toutefois que le processus d’agrément peut donner l’impression qu’un accent démesuré est mis sur certaines composantes de la CPC. Nous espérons que la présente déclaration aidera les établissements et les programmes à mieux comprendre la façon dont la mise en œuvre de la CPC est abordée dans le cadre du processus d’agrément, notamment lors des visites d’agrément. En retour, nous nous engageons à veiller à ce que le personnel et les autres personnes qui participent à ce processus aient une compréhension claire et à jour du niveau d’attention à porter aux différents éléments, du type et du volume d’information à passer en revue, ainsi que de l’importance de tenir compte du contexte plus large dans lequel la formation des résident·e·s se déroule, y compris les facteurs qui imposent des limites indépendantes de la volonté du programme, comme les pénuries d’effectifs dans les hôpitaux et les défis que posent les systèmes électroniques déficients.
La présente déclaration a pour but de préciser le degré accru de souplesse du système et met à profit les efforts considérables des champion·ne·s de l’éducation de tout le pays pour bâtir un système de formation plus solide afin que les résident·e·s puissent s’épanouir tout au long de leur parcours. Nous reconnaissons qu’il faut apporter des adaptations plus formelles au modèle de la CPC afin d’atteindre les résultats attendus de l’approche par compétences, d’améliorer l’expérience de formation et d’atténuer les répercussions sur le corps professoral et les résident·e·s. Avec un engagement renouvelé à agir, le Collège royal lancera un processus de collaboration nationale au cours des 12 à 18 prochains mois pour réimaginer la façon dont la CPC peut améliorer la formation des résident·e·s partout au Canada.
Il s’agira d’une série de trois sommets nationaux organisés par le Collège royal et auxquels participeront des leaders clés des groupes partenaires concernés afin de tracer ensemble la voie à suivre vers la CPC 2.0.
Après un examen approfondi par les membres et des occasions d’examen de la part des divers groupes concernés à l’échelle du pays, ce travail collaboratif sera finalisé en fonction d’autres commentaires et améliorations. Un dernier sommet sur la CPC aura lieu afin de finaliser le document de consensus national avant de le soumettre au CES du Collège royal aux fins de décision (printemps 2024). Nous espérons que les premiers changements issus des sommets nationaux sur la CPC pourront entrer en vigueur le 1er juillet 2024, tout en gardant à l’esprit que certains changements au cadre de la CPC s’étaleront sur plusieurs années.
Remerciements
Nous tenons à remercier les nombreux groupes qui ont offert leur temps, leur expertise et leurs conseils à l’élaboration collaborative de ce matériel : les vice-doyen·ne·s aux études médicales postdoctorales, les responsables de l’approche par compétences en formation médicale de tout le pays, les comités de spécialité, Médecins résidents du Canada, la Fédération des médecins résidents du Québec et les membres du Comité consultatif national des intervenant·e·s sur la CPC, qui comprend notamment des directeur·rice·s de programme, des président·e·s de comités de spécialité et des éducateur·rice·s clinicien·ne·s. Améliorer sans cesse la formation pour l’ensemble des résident·e·s demeure notre priorité.
Veuillez envoyer vos questions ou commentaires à cbdsecretariat@collegeroyal.ca.
Recevez nos sincères salutations.
Glen Bandiera, MD, FRCPC, MEd, BASc (génie)
Directeur exécutif, Bureau des normes et de l’évaluation
Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
J. Damon Dagnone, MD, FRCPC, MSc, MMEd
Directeur, Normes et agrément
Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada