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Le Dr Peter Adamson reçoit le Prix Teasdale-Corti d’action humanitaire 2024.
Chirurgien plasticien de renommée mondiale, Peter A. Adamson, OOnt, M.D., FRCSC, a fondé la Division de chirurgie plastique et reconstructive faciale du Département d’ORL et de chirurgie cervico-faciale de l’Université de Toronto, puis l’a dirigée pendant 10 ans. Dans le domaine, son leadership professionnel, sa contribution à la spécialité et son engagement à titre de mentor sont fortement appréciés. Toutefois, il est reconnu et admiré par-dessus tout pour son travail humanitaire auprès de la fondation Face the Future, qu’il a créée en 1996 et dont il continue de diriger les activités.
Dr Peter Adamson (photo soumise)
Face the Future permet aux personnes marginalisées de manière systémique d’obtenir les soins de chirurgie reconstructive dont elles ont besoin dans des pays dépourvus de ces services. L’initiative ne se limite pas au traitement, mais contribue également à la viabilité locale. La fondation offre aux équipes de chirurgie sur place, dont le personnel infirmier et les anesthésiologistes, la formation nécessaire pour exécuter de telles interventions. D’origine modeste, la fondation dirige aujourd’hui des missions en Ukraine, au Népal, au Rwanda et en Éthiopie, notamment.
Le Dr Adamson confie que, lorsqu’il a créé Face the Future, il était motivé par un désir de s’impliquer, de s’engager, de redonner à la société et d’aider les autres, au même titre que lorsqu’il a entrepris sa carrière en médecine. Et comme le domaine qu’il a choisi comporte d’importants défis, le travail de la fondation est souvent complexe.
« Il ne s’agit pas de simples interventions d’une semaine à l’étranger », affirme Jamil Asaria, M.D., FRCSC, spécialiste de la chirurgie plastique faciale. « Ce sont des missions savamment organisées, menées en collaboration avec d’autres spécialistes des domaines de l’ORL, de la chirurgie buccale, de la chirurgie plastique, de la chirurgie oculoplastique et de l’anesthésie. La qualité des soins prodigués par ces médecins et la constance de leur contribution sont remarquables. »
Les projets de Face the Future comportent parfois des risques. « La récente mission dans une zone de guerre active en Ukraine n’est qu’un exemple des sacrifices exceptionnels du Dr Adamson, qui s’exposait lui-même à des risques », affirme Ian J. Witterick, M.D., FRCSC, chirurgien en chef au centre Sinai Health.
Le Dr Adamson, à droite, serre la main d’un soldat ukrainien qui a reçu des soins de Face the Future (photo soumise)
Dans le cadre de plus de 50 missions menées au cours de ses 27 années d’existence, la fondation a permis d’opérer 2 000 personnes et de dispenser une formation pratique à plus de 125 chirurgien·nes, ainsi que des séminaires et des programmes universitaires à plus de 1000 autres de leurs collègues. Un enseignement pratique et théorique a également été offert à des centaines d’anesthésiologistes et de membres du personnel infirmier.
« Nous tenons ces missions humanitaires en si haute estime que notre département finance les déplacements des stagiaires avec le Dr Adamson, explique le Dr Witterick. Cette expérience de venir en aide aux personnes moins fortunées a pour objectif d’inspirer les jeunes médecins à accomplir un travail semblable à leur tour. Les stagiaires qui reviennent de ces voyages considèrent que leur vie ne sera plus jamais la même. »
Les missions ont également permis d’offrir matériel, instruments, fournitures et services professionnels, à l’appui d’une augmentation du nombre de chirurgies reconstructives réalisées dans les pays partenaires.
Au cours des premières années, les modestes efforts de financement déployés suffisaient à soutenir Face the Future. « Pour l’essentiel, les fonds étaient recueillis lors de soupers organisés. J’y invitais mes ami·es en les priant d’apporter de l’argent, raconte le Dr Adamson. Disons que les campagnes de financement ont un peu évolué depuis ».
Selon lui, le succès de la fondation repose sur la capacité de recruter des gens compétents pour participer à ses activités. « Je prends vraiment le temps de trouver de bonnes personnes, prêtes à faire du travail humanitaire. »
Un exemple est le collègue du Dr Adamson, Andres Gantous, M.D., FRCSC, spécialiste de la chirurgie plastique faciale à l’Université de Toronto, qui dirige la mission de la fondation au Rwanda depuis 2023. « Au départ, un seul chirurgien plasticien desservait une population de 13 millions, explique le Dr Gantous, mais grâce à l’organisation, on a pu mettre sur pied un programme de résidence et diplômer la première cohorte en chirurgie plastique – trois spécialistes aptes à prodiguer des soins salutaires après avoir suivi une formation locale. »
Le Dr Adamson évalue une patiente pédiatrique à l’hôpital Cleft and Burn à Kirtipur, dans le district de Katmandou, au Népal (photo soumise)
« Le sens du professionnalisme et de l’éthique du Dr Adamson sont sans pareil, confie le Dr Witterick. Je le cite toujours en exemple lorsque je parle de professionnalisme aux personnes qui étudient en médecine et aux médecins novices, à l’étape de la résidence ou du fellowship. »
La contribution remarquable du Dr Adamson à sa spécialité ne s’arrête pas là : il a occupé la fonction de président de l’American Academy of Facial Plastic and Reconstructive Surgery et de l’American Board of Facial Plastic and Reconstructive Surgery, et joué un rôle de premier plan dans la création de ce dernier. Il a formé et encadré des centaines d’étudiant·es en médecine, de stagiaires de tous les niveaux et de collègues au Canada et dans le monde entier.
Parmi les mentor·es qui ont influencé le parcours en médecine du Dr Adamson, mentionnons l’éminent Charles Best.
« Juste pour vous dire à quel point mes débuts remontent à loin, à ma première année de biologie et de médecine à l’Université de Toronto, je comptais parmi mes mentor·es le Dr Best, qui a codécouvert l’insuline; j’ai même bénéficié de quelques séances d’une heure avec lui… De nombreuses sommités dans le domaine de la médecine et de la chirurgie sont passées par l’Université de Toronto. »
Selon le Dr Adamson, la formation du personnel local est la retombée la plus importante de la fondation Face the Future, car elle assure la pérennité des soins.
« La chirurgienne ou l’infirmier que nous formons aidera à en former d’autres, et nous ne pourrons jamais voir jusqu’où vont les répercussions, explique-t-il. Mais nous savons qu’elles se perpétueront longtemps. »