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Au début de sa carrière médicale, Michael Rekart, M.D., FRCPC, MHSc, a décidé de se consacrer à la lutte contre les maladies infectieuses à l’étranger. Lorsqu’il a suivi sa formation sur les maladies tropicales à Los Angeles, il a demandé à d’autres personnes du domaine où il devrait aller. La réponse commune était « Pas au Soudan », en raison des conditions difficiles. C’est donc là qu’il est allé.
« Je me suis joint à une petite ONG dans l’est du Soudan pendant la guerre civile éthiopienne, raconte le Dr Rekart. Il y avait des millions de réfugié·es dans l’est du Soudan, et l’Organisation mondiale de la santé installait des camps. Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau potable, pas d’Internet, et la température montait à 45 degrés tous les après-midi.
« C’était difficile, mais c’était en quelque sorte ce que je devais accomplir. »
Et c’est ce qui a marqué le début de ses décennies de contributions substantielles à la santé mondiale. Le Dr Rekart a reçu le Prix Teasdale-Corti d’action humanitaire 2025 en reconnaissance de ses services et de son influence.
Le Dr Michael Rekart (photo soumise)
Aujourd’hui, le Dr Rekart est professeur clinique à l’École de santé publique et des populations de l’Université de la Colombie-Britannique et médecin clinicien pour le programme provincial de lutte contre la tuberculose du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique (BCCDC).
« En santé mondiale, le Dr Rekart est une figure exemplaire, dont la carrière se distingue par un profond dévouement pour le travail humanitaire, le caractère novateur de ses solutions en santé publique et un engagement inébranlable à l’égard de l’amélioration des résultats de santé pour les populations mal desservies dans le monde entier », affirme Linda M. N. Hoang, M.D., FRCPC, sa collègue au BCCDC.
Après son séjour au Soudan, le Dr Rekart a fondé une famille et est venu au Canada. « J’ai ensuite eu la chance de trouver un bon emploi au BCCDC en 1985, que j’ai occupé pendant 25 ans. »
Ses collègues tiennent le Dr Rekart en haute estime pour sa contribution au BCCDC.
« Le Dr Rekart a dirigé des innovations de taille, comme le Vancouver Street Nurse Program et le programme de formation autochtone en ITS/VIH Chee Mamuk, façonnant ainsi l’une des principales initiatives de prévention du VIH/sida au Canada », affirme Richard Elwood, M.D., FRCPC, professeur clinique à l’Université de la Colombie‑Britannique.
L’intérêt du Dr Rekart pour les maladies tropicales et son influence à l’étranger n’ont pas faibli pendant cette période. « Nous avons obtenu une importante subvention de démarrage dans le sud du Vietnam pendant environ 10 ans afin de mener des recherches sur les infections transmissibles sexuellement et les travailleurs et travailleuses du sexe à faible revenu, explique le Dr Rekart. J’avais l’habitude de faire des allers-retours avec une équipe de formation. »
Les contributions novatrices du Dr Rekart au Vietnam ont sauvé des vies. « Il a mis sur pied une initiative globale de prévention et de contrôle du VIH/sida, sur une dizaine d’années, financée par l’Agence canadienne de développement international. D’abord, le Café Hy Vong, qui se traduit par “lieu d’espoir”, est devenu un modèle de prestation de soins de santé et de services de réduction des méfaits à l’intention des populations marginalisées », affirme Bonnie Henry, OC, M.D., FRCPC, agente de santé provinciale de la Colombie‑Britannique. « Le Dr Rekart a ensuite cherché à élargir ses efforts en dirigeant un réseau de cliniques communautaires spécialisées en VIH/ITS, ce qui a eu un impact important sur le diagnostic, le traitement et la prévention des ITS / du VIH dans trois provinces du Mékong. »
En 2010, le Dr Rekart a quitté le BCCDC, mais il a continué de travailler à l’École de santé publique et des populations de l’Université de la Colombie-Britannique… et d’entendre l’appel afin de mettre son expertise à contribution à l’étranger.
Sa décision de répondre à cet appel à l’âge de 65 ans a posé cependant un nouveau défi : l’âgisme.
« Ce n’était pas aussi facile que je le croyais de revenir travailler à l’étranger, explique le Dr Rekart. Il y a beaucoup d’âgisme dans le milieu de travail, même en santé mondiale. »
Après avoir postulé auprès de diverses organisations sans obtenir de réponse, les démarches du Dr Rekart ont finalement porté leurs fruits, grâce à Médecins Sans Frontières (MSF).
« J’ai commencé une nouvelle carrière dans les rangs de MSF; j’y ai passé 11 heureuses années. MSF est un bon endroit pour tout le monde, mais surtout pour un semi-retraité comme moi. »
Avec MSF, le Dr Rekart a participé aux interventions contre le virus Ebola en Sierra Leone, au Soudan du Sud et en Ouganda, « où, dès sa première mission, il s’est retrouvé dans un environnement de soins primaires aux ressources limitées », explique la Dre Henry. « Au cours des 11 années qui ont suivi, il a participé à 10 missions de MSF dans 10 pays, afin de réduire les disparités en matière de santé, mais surtout d’apporter une véritable contribution à la santé des personnes démunies qui souffraient.
« Sa carrière a été marquée par un engagement indéfectible à améliorer les soins de santé offerts aux populations vulnérables, avancer les initiatives de santé publique et mentorer la prochaine génération de professionnel·les de la santé du monde entier », ajoute la Dre Henry.