L’importance de la mobilisation internationale

Le Collège royal bénéficie d’une réputation d’excellence en matière de formation médicale postdoctorale (FMPD) qui nous permet de nous démarquer à l’échelle mondiale. En tant que président, j’accorde énormément d’importance à ce travail international. Je crois que cette mobilisation est une nouvelle source de force pour le Collège royal; elle représente aussi une grande valeur pour nos collaborateurs étrangers.

Certains d’entre vous savent que le Collège royal jouit d’une forte présence internationale, qu’il est reconnu pour ses efforts liés à l’établissement de certaines des meilleures normes de formation médicale au monde. En fait, notre plan stratégique tient compte de cette passion qu’ont nos Associés envers les activités internationales. Pour ceux d’entre vous qui connaissent moins bien nos activités internationales, permettez-moi d’expliquer un peu l’organisation et l’administration de notre travail et en quoi il est si important. 

Deux unités appuient notre présence à l’échelle mondiale

Les Associés, partenaires universitaires, organisations de la santé et clients d’autres pays sont appuyés par deux unités, le Bureau de la collaboration internationale (BCI) et Collège royal International (CRI). Le BCI travaille en étroite collaboration avec des institutions sœurs partout dans le monde pour participer à la création de communautés de pratique de formation médicale, notamment la promotion du bien-être des médecins et l’élaboration de nouvelles approches en matière de développement professionnel continu. Nos efforts de collaboration à l’échelle mondiale nous permettent de demeurer au fait des tendances et des pratiques. Par le fait même, nous renforçons les systèmes de formation médicale du Canada et d’autres pays.

CRI est notre unité opérationnelle internationale. Les Associés, par l’entremise de CRI, apportent leur expertise en formation médicale dans plus de 40 pays visant eux aussi l’excellence en formation médicale. Les services de CRI que le Collège royal offre aux pays riches contre recouvrement des coûts sont très variés et comprennent le perfectionnement du corps professoral et l’agrément. Il peut être question de présenter un atelier sur la formation médicale, de participer à la préparation d’une conférence sur la formation médicale ou d’offrir un cours de simulation sur le sepsis ou la réanimation traumatologique. Tout dépend des besoins du pays client.

Financement du travail humanitaire des Associés

Le modèle opérationnel de CRI est avantageux d’abord et avant tout parce qu’il contribue au financement du travail humanitaire, qui tient à cœur à de nombreux Associés. Cet appui financier se fait par l’entremise de notre programme de développement, d’aide et de collaboration à l’échelle internationale (programme DACI) depuis 2019. Les Associés ainsi financés peuvent alors investir leurs énergies dans l’amélioration de l’enseignement pour les professionnels de la santé et le renforcement des capacités locales dans les pays à faible et moyen revenu. Le programme DACI a appuyé plus de 20 projets humanitaires dans des régions aussi éloignées que les Caraïbes, l’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Est. 

Par exemple, grâce à une subvention du programme DACI, la Dre Zahira Khalid et son équipe ont pu créer un programme de stage de perfectionnement en enseignement clinique unique en son genre au Guyana. 

Le Dr Andrew Toren, quant à lui, codirige une équipe afin d’améliorer le traitement du glaucome en Côte d’Ivoire.

Des centaines, voire des milliers d’Associés de partout au Canada collaborent avec des professionnels d’autres pays. Chaque expérience est unique. Toutes sont enrichissantes. Je suis profondément reconnaissant de participer moi-même à un projet en Éthiopie de l’Est qui a permis jusqu’à maintenant de lancer deux nouveaux programmes de résidence dans cette région du monde.

Le Dr Reznick (sixième à partir de la gauche) dans une photo prise avec les membres de l’Université Haramaya, de l’Université Queen’s et de la délégation de CRI en février 2019. Le Dr Reznick (sixième à partir de la gauche) dans une photo prise avec les membres de l’Université Haramaya, de l’Université Queen’s et de la délégation de CRI en février 2019.
Les membres de l’Université Queen’s et la délégation de CRI montant à bord d’un avion à Haramaya, en Éthiopie, en février 2019. Les membres de l’Université Queen’s et la délégation de CRI montant à bord d’un avion à Haramaya, en Éthiopie, en février 2019.

L’importance de la présence à l’échelle mondiale

J’appuie sans réserve les activités internationales du Collège royal depuis 15 ou 20 ans, sans égards à ma propre implication. Je crois que nos activités internationales sont essentielles.

J’appuie fortement un mode de pensée axé sur la planète en général. Il est peu probable que tous les pays arrivent à élaborer des cadres de formation médicale de calibre mondial sans un soutien important de l’extérieur, faute notamment de ressources et d’expertise. La mondialisation nous enseigne que lorsque nous tirons parti des économies d’échelle, la portée de nos efforts est beaucoup plus grande que lorsque nous agissons seuls. 

Un débat s’ensuit souvent sur la question de savoir s’il faut s’adonner ou non à des activités collaboratives à l’échelle mondiale, surtout si l’on se questionne sur les valeurs des pays clients. Je dirais qu’il vaut mieux s’impliquer. À cet égard, je crois que notre travail consiste à améliorer la santé. Être dans notre profession, c’est nous engager à améliorer la santé des patients et les soins qui leur sont prodigués, peu importe où ils vivent. 

Je désire que le Collège royal soit un leader en formation médicale. Nous avons toutes les raisons de croire qu’en mettant notre expertise à profit dans d’autres pays, nous pourrons renforcer notre position de leadership. Le Canada fait plus que sa part en recherche sur la formation médicale. C’est le cas depuis des décennies. Le référentiel de compétences pour les médecins CanMEDS, depuis sa création et son lancement en 1996, est devenu le référentiel de compétences pour les médecins le plus largement reconnu et adopté au monde. Aujourd’hui, il est utilisé dans des dizaines de pays et sur tous les continents, sauf en Antarctique.

Le Canada est un leader fort, et il peut l’être encore plus

Si vous doutez de la position du Canada en tant que leader mondial en formation médicale, songez à la Conférence latino-américaine sur la formation des résidents (LACRE). Cet événement d’apprentissage bisannuel tenu au Chili est le fruit d’une collaboration entre le Collège royal et la Pontificia Universidad Católica de Chile qui a commencé il y a près de 10 ans. La LACRE se base sur le modèle de la Conférence internationale sur la formation des résidents. Elle cherche à promouvoir des normes élevées de formation médicale postdoctorale dans cette région du monde. La conférence attire des centaines de participants d’une douzaine de pays voisins.

Le prestigieux Karolinska Institutet Prize for Research in Medical Education constitue une mesure de la prééminence canadienne en matière de formation médicale. Depuis sa création en 2004, 11 personnes ont reçu ce prix. De ces 11 lauréats, six sont canadiens, dont le Dr Kevin Eva, professeur à l’Université de la Colombie-Britannique, qui l’a emporté cette année. 

Dans un monde où les frontières disparaissent, il est tout à fait possible que, dans 20 ou 30 ans, la communauté internationale de la formation médicale ne reconnaisse que quelques organisations. J’aimerais qu’une de ces organisations soit la nôtre. En tant que leader mondial de la formation médicale postdoctorale, le Collège royal devrait continuer ses efforts en tant qu’organisation orientée sur la collaboration à l’échelle mondiale. J’invite tous les Associés du Collège royal à réfléchir aux façons dont ils pourraient s’investir dans une activité internationale, une initiative enrichissante à bien des égards. 

Richard Reznick, MD, FRCSC, MEd, FACS, FRCSEd (hon), FRCSI (hon), FRCS (hon)

Président

Richard K. Reznick, MD, MEd, FRCSC, FACS, est le 46e président du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Il est le directeur fondateur du Centre Wilson et a été directeur du Département de chirurgie de l’Université de Toronto et doyen de la Faculté des sciences de la santé de l’Université Queen’s.