Retour sur un mandat de présidence inoubliable

Dans cet article :

  • Le passage au virtuel et l’exécution des fonctions essentielles durant la pandémie
  • L’intégration des principes d’équité, diversité et inclusion et l’amélioration du processus de recrutement des bénévoles
  • Les défis à relever et la refonte de l’expérience des membres

Mon mandat de deux ans à titre de président du Collège royal a pris fin à la fin février. Ce fut tout un privilège pour moi de diriger cette organisation avec laquelle je collabore étroitement depuis plus de 30 ans. Et quelle expérience incroyable et surprenante de mener des changements positifs au sein du Collège royal durant l’un des épisodes les plus difficiles de l’histoire du système de santé au Canada!

Au début de mon mandat, j’ai assumé mon rôle principal de président du Conseil et m’attendais à remplir de nombreuses autres fonctions importantes : beaucoup de déplacements, des fonctions protocolaires dans tout l’apparat de la présidence et des réunions en personne sur les activités du Collège royal. J’aime les tâches qui demandent de socialiser et d’établir des liens; j’étais donc emballé. Cependant, mon mandat de président dans cette ère pandémique a pris un tournant que je n’avais pas vu venir. Ce que j’ai vécu à la place fut une expérience beaucoup plus profonde et, à bien des égards, beaucoup plus gratifiante.

Une transformation de nos modes de communication et de participation

Alors que le monde entier passait au virtuel dès les premiers jours de la pandémie, le Collège royal a dû évidemment emboîter le pas, transformant ainsi notre façon de nous réunir et de communiquer. Mon intention n’est pas de minimiser les difficultés que nous avons tous et toutes affrontées au cours des deux ou trois dernières années; et je suis certes un fervent défenseur des réunions en personne. Cependant, l’adage qui dit que les défis mènent à des changements positifs ne m’a jamais semblé aussi apparent que dans le contexte de ma présidence.

En adoptant le modèle de la vidéoconférence, nous avons réalisé d’importants gains d’efficacité qui, j’en suis convaincu, ont amélioré notre travail. Par exemple, comme je ne pouvais pas croiser les membres du Conseil et le personnel dans les corridors pendant les pauses, mes rencontres avec les membres du Conseil ont été plus délibérées et donc plus fructueuses. Pour m’assurer de garder le contact avec tout le monde, j’ai organisé trois rondes de réunions individuelles d’une heure en vidéoconférence avec chacun des 30 membres du Conseil au cours de mes deux années de mandat. Le fait de tenir des réunions de manière plus structurée m’a rappelé que les gens qui n’ont pas tendance à s’adresser à leurs collègues en personne ont plein d’excellentes idées qui doivent être entendues. Nous devons prêter une écoute attentive à tout le monde si nous voulons que le Conseil soit le plus engagé, réceptif et efficace possible.

J’ai aussi profité d’étroites liaisons avec les comités permanents. Comme tout se passait en ligne, j’ai eu le luxe d’assister à presque toutes les réunions des comités permanents sur une période de deux ans.

Quel a été l’effet de toutes ces rencontres en face à face virtuelles? Ce que j’ai remarqué pendant la pandémie, c’est un Conseil plus engagé que je ne l’aurais jamais imaginé. Mes collègues et moi avons été en mesure de cerner les sujets prioritaires pour le Collège royal de manière plus claire et précise que si nos rencontres en face à face avaient eu lieu de façon plus informelle. Par exemple, nous avons découvert ensemble qu’en raison des pressions exercées sur le système de santé canadien, il y a au Conseil un profond désir de voir le Collège royal s’impliquer davantage dans des questions qui ne sont pas directement liées au domaine de l’éducation. Certaines de ces questions prioritaires prendront forme dans notre prochain plan stratégique.

Exécution des principales fonctions du Collège royal

Le plus grand défi du Collège royal durant la pandémie a peut-être été de devoir changer la façon de tenir les examens presque du jour au lendemain. Nous avons dû permettre aux candidat·e·s de passer leurs examens à distance, de la façon la plus sécuritaire possible, ce qui a donné lieu à deux innovations : le remplacement des examens sur papier par des examens électroniques et la tenue des examens oraux et appliqués par vidéoconférence, la sécurité étant assurée en demandant aux candidat·e·s de faire leur examen à partir d’une chambre d’hôtel privée. En temps normal, ce genre de changement aurait pu prendre trois ou quatre ans à mettre en œuvre. Au début des confinements, nous y sommes parvenus en quelques mois.

Ces petits miracles d’efficacité se sont produits partout dans le monde pendant les confinements. Je suis extrêmement fier de nos réussites pour l’ensemble des activités du Collège royal tout au long de ces trois dernières années difficiles. Nous sommes tous redevables du travail que les bénévoles et les employé·e·s du Collège royal ont mené pour accomplir cet exploit.

Avancées majeures en matière d’EDI

Durant mon mandat de président, nous avons également réalisé d’importantes améliorations dans des domaines non liés à la pandémie. Un exemple remarquable est l’avancée considérable que nous avons réalisée par rapport à l’une de nos priorités, celle d’intégrer les principes de l’équité, diversité et inclusion, de la lutte contre le racisme et de la réconciliation au sein du Collège royal – une amélioration qui était attendue depuis longtemps.

Grâce en grande partie au leadership de notre directrice générale, Susan Moffatt-Bruce, MD, FRCSC, notre Conseil et nos comités ont gagné en diversité au cours des deux dernières années. Notre processus de recrutement des bénévoles est beaucoup plus inclusif qu’il ne l’était avant la pandémie. Il demande de rejoindre nos 50 000 membres, de favoriser activement l’intérêt des groupes en quête d’équité et de recourir à un processus d’entrevue pour les postes les plus importants, ce que nous ne faisions pas auparavant.

Aujourd’hui, nous avons une organisation qui travaille fort pour moderniser ses façons de faire en vue d’encourager l’engagement de tous les Associé·e·s et de passer d’un processus de nomination basé sur les contacts d’une personne à un processus beaucoup plus ouvert et inclusif.

Les défis à relever et la refonte de l’expérience des membres

Tourné vers l’avenir, le Collège royal continue d’investir beaucoup d’efforts pour améliorer la façon dont nous formons les résident·e·s grâce à La compétence par la conception (CPC), notre approche de la mise en œuvre d’un enseignement médical axé sur les compétences. Je vante depuis de nombreuses années les mérites de l’approche par compétences en formation médicale et je suis très fier que le Collège royal se soit imposé comme un chef de file en la matière. Même si je reconnais que nous devons nous améliorer par rapport à la mise en œuvre de la CPC, je tiens à souligner que près de 10 ans après le début de notre démarche, de nombreux pays, dont les États-Unis, vont maintenant dans la même direction et tirent des leçons de notre expérience.

Quant à nos progrès technologiques, nous travaillons sur un investissement pluriannuel visant à modifier et à améliorer nos plateformes électroniques. La vision – que nous appelons la transformation numérique de l’expérience des membres – est de faire en sorte que tous les Associé·e·s profitent d’une expérience sans à-coups, à la fine pointe de la technologie, dans leurs interactions avec le Collège royal. Cela comprend la façon dont les bénévoles communiquent avec l’organisation et dont les Associé·e·s gèrent leur développement professionnel. Par le passé, nous n’avons pas suffisamment réfléchi à l’interface pour les Associé·e·s et à leur parcours professionnel continu. Nous nous pencherons sérieusement sur cette question au cours des trois ou quatre prochaines années. C’est un virage important qui me réjouit tout particulièrement.

Un grand merci à une directrice générale exceptionnelle

Pour conclure, je profite de l’occasion pour remercier notre directrice générale, la Dre Susan Moffatt-Bruce, pour le travail acharné qu’elle a accompli pendant son mandat parmi nous et lui souhaiter tout le meilleur dans son nouveau rôle de présidente du Lahey Hospital and Medical Center de Boston, au Massachusetts. Elle a été une directrice générale qui se souciait profondément du Collège royal. Son successeur héritera des bienfaits de son leadership exceptionnellement fort et d’une organisation qui a accepté son devoir de modernisation. Nous sommes en bonne position pour accueillir une nouvelle personne à la direction générale du Collège royal, une personne qui saura poursuivre l’excellent travail de la Dre Moffatt-Bruce et laisser sa propre marque sur l’organisation.

Je suis convaincu que notre directeur général intérimaire, M. Ian Bowmer, MDCM, FRCPC, qui commence en mars, fera un excellent travail à la tête de notre organisation le temps que le comité de recrutement trouve notre prochain directeur général ou prochaine directrice générale.

Je suis également persuadé que la gouvernance du Collège royal sera entre bonnes mains avec l’un des éducateurs les plus exceptionnels et les plus estimés du Canada, Brian Hodges, MD, FRCPC, qui prend la relève à titre de président.

Pour ma part, je sais que je quitte la présidence en laissant derrière moi une organisation bien équipée pour faire face à l’avenir. Nous avons un Conseil extrêmement actif et engagé et un fort contingent d’Associé·e·s qui contribuent aux activités du Collège royal et reflètent de plus en plus l’ensemble de la société. Lorsque nous affichons aujourd’hui un poste vacant au sein d’un comité important ou du Conseil, nous constatons un engouement sans précédent à poser sa candidature. Je suis heureux de constater cet intérêt croissant de la part de nos Associé·e·s vis-à-vis du Collège royal.

Dire simplement que mon mandat de président aura été enrichissant serait on ne peut plus réducteur de l’expérience que j’ai vécue. Je vous remercie de m’avoir donné cette occasion de vous servir.

Richard

Richard Reznick, MD, FRCSC, MEd, FACS, FRCSEd (hon), FRCSI (hon), FRCS (hon) 
Président sortant

Richard K. Reznick était le 46e président du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Il est directeur fondateur du Centre Wilson et a été directeur du Département de chirurgie à l’Université de Toronto; vice-président, Éducation, au Réseau de santé universitaire; ainsi que professeur émérite de chirurgie et doyen émérite de la Faculté des sciences de la santé de l’Université Queen’s.