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Découvrez les lauréats du Prix Duncan Graham pour contribution exceptionnelle à la formation médicale et du Prix Donald Richards Wilson du Collège royal et d’AMS pour l’intégration des rôles CanMEDS :
En cette ère d’avancées technologiques rapides, Donald Boudreau, M.D., FRCPC, CSPQ, prône l’aspect humain de la médecine. Spécialiste des maladies pulmonaires, professeur agrégé et érudit à l’Institut d’éducation en sciences de la santé de l’Université McGill, il s’est vu décerner en 2025 le Prix Duncan Graham pour contribution exceptionnelle à la formation médicale.
Dr Donald Boudreau (photo soumise)
« Tout au long de sa brillante carrière, le Dr Boudreau a fait preuve d’un leadership visionnaire, d’un engagement inébranlable et d’une influence transformatrice dans le domaine de la formation médicale », affirment ses collègues Lesley Fellows, M.D., FRCPC, et Elizabeth Anne Kinsella, Ph. D., de l’Université McGill. « Ses travaux d’érudition, son leadership en formation et ses rôles d’éducateur médical et de mentor ont redéfini le paysage de la formation médicale à l’Université McGill et ont façonné le discours mondial sur la formation médicale. Les contributions du Dr Boudreau ont jeté des bases philosophiques, théoriques et pratiques qui continuent d’inspirer et d’améliorer les programmes de formation médicale dans le monde entier. »
Le Dr Boudreau soutient qu’il existe une « tendance naturelle » en médecine à laisser la science prendre le dessus et à reléguer l’humanisme au second plan.
Selon lui, cette approche peut mener à de sérieuses problématiques, comme la tendance inquiétante des gens à se tourner exclusivement vers l’intelligence artificielle pour obtenir un diagnostic médical.
« Nous avons tendance à croire que les méthodes scientifiques représentent la majeure partie du travail clinique, dit-il. Mais il n’y a pas que la science. La relation entre un médecin et son patient ou sa patiente et les qualités cliniques du médecin sont d’une importance primordiale. Nous devons constamment nous rappeler que la personnalité du médecin et la personnalité de la personne soignée sont au cœur de cette relation. »
Le Dr Boudreau comprend la nécessité de soutenir le développement moral de la communauté étudiante par l’enseignement des comportements et des attitudes, en complément au programme d’études traditionnel, a fait valoir le regretté Abraham Fuks, CM, M.D., FRCPC, un ancien collègue de l’Université McGill, avant son décès à la fin de 2024. « Il a instauré le volet du rôle du médecin (physicianship) qui couvre tout le programme d’études et qui relie deux grands axes : le professionnalisme et la guérison.
« Les innovations du Dr Boudreau incitent une nouvelle génération de personnes enseignantes à se diriger vers la formation médicale, ce qui s’apparente aux cheminements de carrière traditionnels en recherche fondamentale et en épidémiologie clinique, a indiqué le Dr Fuks. Son succès encourage les autres à suivre ses traces. »
Son influence est mondiale.
« Tout au long de sa carrière, le Dr Boudreau s’est penché sur des questions fondamentales qui sous-tendent la formation des médecins : Qu’est-ce qu’une bonne pratique médicale? Comment peut-on décrire les pensées, les sentiments et le comportement des médecins de qualité? Comment peut-on enseigner et apprendre de façon optimale l’exercice de la médecine? », mentionne Edvin Schei, Ph. D., professeur de médecine familiale et de formation médicale à l’Université de Bergen, en Norvège.
Le Dr Boudreau est l’auteur principal du manuel intitulé Physicianship and the Rebirth of Medical Education.
Sacha Agrawal, M.D., FRCPC, professeur agrégé en psychiatrie à l’Université de Toronto, psychiatre à temps plein et éducateur clinicien au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM), est le lauréat du Prix Donald Richards Wilson du Collège royal et d’AMS pour l’intégration des rôles CanMEDS.
Dr Sacha Agrawal (photo soumise)
Ses collègues font l’éloge de ses contributions novatrices à l’intégration des rôles CanMEDS dans trois domaines dignes de mention : le renouvellement du programme de troisième année de résidence en troubles mentaux graves, la cocréation d’un stage visant les populations mal desservies et marginalisées et l’intégration des personnes qui utilisent les services de santé mentale à titre d’éducateurs et d’éducatrices.
« J’aime beaucoup les rôles CanMEDS, car ils précisent ce que nous faisons et pourquoi, mais aussi ce qui relève de la pratique légitime de la médecine, confie le Dr Agrawal. Ils font clairement comprendre à tout le monde – aux membres du milieu apprenant ou du corps enseignant ainsi qu’aux patients et aux patientes – que c’est ce qui fait partie de nos activités, que c’est ce qui définit un bon ou une bonne médecin. »
Ses travaux sur le renouvellement du programme d’études font progresser les sept rôles CanMEDS. Par exemple, le rôle d’expert médical est renforcé par l’application de la science de l’éducation pendant la résidence, ce qui aide à développer une expertise adaptative et à résoudre les problèmes complexes et ambigus d’aujourd’hui et de demain.
Ses travaux contribuent également au rôle de professionnel « en inculquant un sens profond des responsabilités, de l’éthique et de l’engagement à l’égard de l’apprentissage à vie », constate Sanjeev Sockalingam, M.D., FRCPC, vice-président, Éducation, et professeur de psychiatrie à l’Université de Toronto.
Le Dr Agrawal a cocréé et mis en œuvre un stage transformateur pour la résidence en psychiatrie, axé sur la prestation de soins aux populations mal desservies et marginalisées.
« Ce stage consolide la capacité des résidents et résidentes à prodiguer des soins axés sur le rétablissement et centrés sur la personne, en insistant sur l’importance de comprendre les forces de la personne traitée et de favoriser son autonomie, explique le Dr Sockalingam. Par exemple, les consultations à domicile les amènent à découvrir le rôle crucial que joue la sécurité du logement dans le rétablissement de la santé mentale. »
« Nous nous attardons [aux questions d’équité en santé] en ce qui concerne l’accès aux soins, la façon dont nous travaillons avec les gens et les décisions thérapeutiques que nous prenons. Nous tentons de rendre visibles les conséquences des forces sociales comme la stigmatisation, la pauvreté, le racisme et le colonialisme pour faciliter l’accès à de bons soins de santé mentale », explique le Dr Agrawal.
En intégrant de façon significative les personnes soignées en tant qu’éducateurs et éducatrices dans la formation des prestataires de soins, le Dr Agrawal permet aux personnes apprenantes de mieux comprendre ce que vivent les gens pendant leur rétablissement et comment mieux les soutenir.